Mouflette

Je suis gamine
et c'est pas (que) de la frime, comme tous ces acteur de variété et chanteurs de navets qui déclarent entre gravité et sourire satisfait qu'ils ont des yeux d'enfant, avec des tas d'étoiles dedans, que la vie c'est Noël et que leur femme est tous les jours une guirlande nouvelle.

Non. Moi (MOI ! ) je suis vraiment une gamine.

Bloquée à l'état de mioche incapable d'un travail sérieux sans les coups de fouets de la peur de perdre ses plus sûres fondations (Papa... Maman! ne me reniez paaas !!).
Je ne sais pas discuter sans balancer d'une main à l'autre cette merdouille indéfinissable, pour faire des ronds et autres figures pseudo acrobatiques. Incapable de suivre un cours sans rouler des yeux pour essayer d'apercevoir mes sourcils.
Je ne bois que pour avoir l'excuse et l'inconscience de danser sans limite (lancer ses bras le plus loin possible), je n'embrasse que pour jouer avec la langue, je ne fais l'amour que parce que ça ressemble trop à une roulade arrière et que parfois on fait des trouvailles.
Je fais des portraits dans ma purée quand il n'y a pas de sauce pour faire un volcan, je mange les surimis fil par fil et trempe en cachette mon chocolat dans le nutella, je m'amuse toujours à mettre un peu de jus d'orange dans le reste de mon lait pour le faire cailler et je fais le plus de bruit possible en faisant pipi quand mon appartement est vide.
Je tricote pour dire "c'est moi qui l'ai fait", j'observe pour pouvoir critiquer, je chante pour approcher un peu plus mes idoles, je me maquille pour jouer à la maman et je mets des bottes à talon pour la sensation bizarre dans les escaliers.

Et au final j'ai toujours pas compris ce à quoi tout ça rimait, d'ailleurs ça rime pas, et j'en bas les couilles de mon poisson en bois. Tous les soirs même.






(Wunderbar : Nosfell ne verra que moi le 6 février)